Auvers sur Oise 11 novembre 2021

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption

Elle a été fondée vers la fin du XIe siècle par Philippe Ier, puis reconstruite sous l’impulsion d’Adélaïde de Savoie qui réside souvent dans le manoir royal au nord de l’église après le décès de son époux Louis VI en 1137. Cette reconstruction commence par les parties orientales et s’achève par la nef, qui présente une élévation sur trois niveaux avec triforium. Elle se fait dans le style roman tardif encore manifeste dans les chapiteaux, basculant rapidement vers le style gothique naissant avec des fenêtres en arc brisé et des voûtes d’ogives. L’absidiole au nord est encore purement romane, mais elle n’est sans doute pas antérieure à 1137. Deux fenêtres du chevet sont remaniées au XIIIe siècle dans le style gothique rayonnant, ce qui accentue l’écart stylistique de ces deux parties en réalité contemporaines.

L’église Notre-Dame traverse les siècles sans subir de dommages notables lors des guerres, et la seule transformation entreprise est l’ajout de la chapelle de la Vierge peu avant le milieu du XVIe siècle. Or, après un premier classement au titre des monuments historiques en 1856, les restaurations de l’intérieur sont si maladroitement entreprises que l’édifice perd beaucoup de son authenticité, et il est donc déclassé en 1874. Un second classement intervient en 1915. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption reste un intéressant témoin du style gothique primitif, et son chœur et sa nef sont d’une grande qualité architecturale, faisant preuve d’une harmonie et d’une élégance qui n’ont rien à envier aux grands chantiers de son époque2.

Au XXe siècle, l’église acquiert une notoriété mondiale grâce à la toile de Vincent Van Gogh, L’Église d’Auvers-sur-Oise, peinte en 1890.

Le Botin bâteau-atelier de Daubigny

En 1857, pour être encore plus près du motif et de l’eau qu’il aime tant représenter, le peintre Charles-François Daubigny (1817-1878) achète un ancien bac qu’il fait doter d’une cabane en guise de bateau-atelier. Chaque été, à bord de son Botin, il se rend ainsi à Auvers-sur-Oise, à quelques encablures de Valmondois où il a passé les dix premières années de sa vie, faisant de l’île de Vaux son principal port d’attache. Accompagné de son mousse Karl, il parcourt aussi les fleuves et rivières, poussant même jusqu’à Honfleur. Quand le Botin se fera trop vieux, Daubigny le fera tirer dans le jardin de sa maison-atelier d’Auvers où le bac servira désormais de buvette et d’abri, une nouvelle unité le remplaçant sur l’eau en 1868 : le Bottin, plus spacieux et mieux équipé pour la navigation.

En 2016, la mairie d’Auvers-sur-Oise a entamé l’étude de la construction d’une réplique du Botin, projet jadis cher à Daniel Raskin (1926-2008), descendant de Daubigny qui, grâce à ses recherches, était parvenu à établir les plans du bateau et à en réaliser un modèle. Une fois la décision prise, l’architecte naval Marc Ronet a mis le projet aux normes. Motiv’action, un organisme de formation de Loire-Atlantique, a été chargé de la construction – bordé en pin maritime sur une structure en chêne –, débutée à la fin 2016.

En septembre 2017, la coque à fond plat a rejoint Auvers, où des bénévoles se sont chargés des finitions ainsi que de la réalisation de la cabane sous le contrôle de Pierrick Roynard, de l’association catovienne Sequana. Le bois et la peinture – au plus près des couleurs utilisées par Charles-François Daubigny – ont été offerts par deux entreprises val-d’oisiennes. L’entreprise Leroux, d’Ennery, a réalisé le toit en zinc dont elle a fourni les matériaux. Le coût du moteur électrique et des batteries a été pris en charge par les Cars Lacroix, qui ont également aidé au financement de la coque, avec le département et la région.

Le 26 juin 2018, l’association Le Botin d’Auvers-sur-Oise a été créée pour gérer le bateau, mis à l’eau en septembre dernier lors des journées du patrimoine, et l’exploiter dans le but de faire découvrir et valoriser le patrimoine culturel d’Auvers et de la vallée de l’Oise. L’association propose désormais des sorties, l’accueil d’artistes désireux de peindre sur le motif depuis la rivière, ou encore la participation à des man

 

 

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