Forêt de Montmorency 28 février 2022

Base arérienne 921

La base aérienne 921 était située à flanc de coteau sur les hauteurs de la commune de Taverny, et l’essentiel de ses installations est implanté dans d’anciennes carrières de gypse désaffectées creusées à environ soixante-dix à quatre-vingts mètres sous la surface couverte par le massif forestier de Montmorency. Le sommet de la base aérienne est couronné par de grands pylônes de télécommunications, défendus par une triple ligne de barbelés délimitant un petit angle ouest de la forêt.

Sa partie souterraine occupait environ quinze hectares, la dimension des galeries principales étant suffisante pour laisser pénétrer un camion. La roche y est le plus souvent apparente et l’air y est tempéré et sec. Les risques liés à la dissolution du gypse font l’objet d’une étroite surveillance géologique.

L’ancien site de la base aérienne 921

Devenu « Élément Air Rattaché » (EAR 921), le site conserve le commandement des forces aériennes stratégiques (nucléaires), dont un double est implanté sur la base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun. Une activité résiduelle d’alerte nucléaire est donc maintenue. Une large partie des installations anciennes seraient entretenues. Le , le nouveau centre d’opérations des forces aériennes stratégiques (COFAS) s’est mis en place. Un « Plan Local de Redynamisation » est amorcé. Au , il est décidé de réinstaller le quartier général des Forces aériennes stratégiques sur la base soit une centaine de personnes plus les services annexes en 2024. En 2021, un important hébergement est actuellement en activité à Taverny, permettant d’héberger près de 500 soldats .

 

Le Pont du Diable

Le fameux Pont du Diable… Situé sur les hauteurs de Taverny, pas très éloigné de l’Etang Godard, ce pont intrigue tous les promeneurs. Pourquoi a-t-on construit un tel ouvrage au cœur de la Forêt et pourquoi lui a-t-on-donné ce nom de « Pont du Diable » ?

« En Février 1928, un gigantesque projet immobilier est lancé sous le nom de «Cité forestière de Montmorency». A cette époque, une grande partie de la forêt est la propriété d’une compagnie Le Pont du Diabled’assurances. Une «société civile de Montmorency», dirigée par un architecte parisien, envisage de lotir 415 hectares en quatre tranches sur les communes de Saint-Prix, Saint-Leu, Taverny et Chauvry, soit presque le quart de la surface du massif forestier. Il s’agit d’un projet haut de gamme. Le rapport remis à la préfecture mentionne de gros travaux : l’assainissement, la construction d’une station d’épuration, la viabilité, la construction d’une usine pour l’alimentation en eau potable mais aussi la création d’un golf de 60 hectares. Chaque lot fait 2 000 m2 et le cahier des charges insiste sur le caractère expressément résidentiel du projet : la construction doit être au centre des parcelles, les bâtiments ne doivent pas avoir plus de deux étages, etc.

La première tranche, située sur Saint-Leu-la-Forêt et Saint-Prix, doit porter sur une surface de 100 hectares. Les municipalités concernées s’y opposent et suite, au refus d’autorisation de la préfecture, le projet échoue  En cet été 1928, notre forêt l’a donc échappé belle !

Sur une carte datée de 1877, qui représente les propriétés de la «Compagnie d’assurances Générales», on remarque déjà le nom peu forestier des sentiers : « Boulevard du Midi», « Boulevard de L’Ouest »… Le projet était-il déjà sous-jacent à cette époque ?

Le Pont du Diable est, semble-t-il, un vestige de ce début d’urbanisation, et son nom fait peut-être allusion à l’échec de la construction de «La cité forestière de Montmorency »

Ce Pont du Diable est donc une trace bien réelle de ce projet qui n’a heureusement jamais vu le jour.

 

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