Puiseux le Hauberger 21 octobre 2020

Puiseux-le-Hauberger, église Saint-Germain

Sous une apparence extérieure modeste, Saint-Germain, bâtie au fond du petit vallon parcouru par la Gobette, est en réalité une église fort intéressante. Son choeur du milieu du 12ème siècle témoigne en effet de la rapidité avec laquelle la maîtrise de la construction avec voûtes d’ogives a été atteinte dans l’Oise.

Faisant suite à une nef unique sans caractère (le mur nord est du 18ème ou du 19ème siècle; celui du sud conserve des éléments anciens), le choeur bâti dans les années 1150/60 formait à l’origine un ensemble de plan rectangulaire nettement débordant par rapport à la nef et composé de trois vaisseaux de deux travées, toutes identiques, sorte de préfiguration des chœurs-halles qui connaîtront un certain succès par la suite. Il se terminait donc à l’est par un large chevet plat. La présence de chapiteaux en attente vers la nef et d’une arcade bouchée du côté sud montre que l’intention première était de prolonger ce dispositif vers l’ouest d’au moins une travée supplémentaire.

Assez bombées, les voûtes retombent vers le centre sur quatre piles composées de quatre demi-colonnes (correspondant aux arcs doubleaux, de forme brisée) et quatre colonnettes (correspondant aux ogives, toutes de profil torique). On note un souci de réduire l’importance de ces piles car les arcs formerets n’y trouvent pas de colonnettes leur correspondant, contrairement au dispositif observé sur les murs périphériques où chaque élément de la voûte correspond logiquement à une colonnette ou une demi-colonne. Pratiquement tous les chapiteaux ont un décor de feuilles plates terminées en volutes s’enroulant, soit vers le haut, soit vers le bas, un type de décor très répandu dans la région à cette époque.

Le bel ordonnancement de ce choeur a été troublé une première fois par la reconstruction des deux travées nord au début du 13ème siècle. La travée occidentale adopte un plan trapézoïdal qui permet à la travée contiguë, terminée par une abside à trois pans, de se développer sur une largeur plus importante. L’ensemble a donc été traité comme une chapelle indépendante. Voûtes et colonnettes sont réalisées ici plus finement que dans les parties du 12ème siècle et permettent donc de mesurer les progrès accomplis en moins d’un demi-siècle.

Le 19ème siècle modifiera une seconde fois le choeur primitif avec la construction d’une abside en briques, totalement dénuée d’intérêt, dans le prolongement de la travée centrale. A l’extérieur, on remarquera la différence entre les fenêtres du 12ème siècle, en plein cintre et soulignées par une moulure à double biseau, et celles du 13ème, en arc brisé et décor de pointes de diamant (2002, modifié 2015).

 

 

Les commentaires sont fermés.