Andrésy
Un peu d’histoire
Au Ier siècle av. J.-C., Jules César et les Romains installent, sous le nom de Classis Anderitianorum, une flotte chargée de surveiller le confluent entre Seine et Oise. Les Andéritiens s’installèrent définitivement en aval du confluent et donnèrent le nom de Undresiacum à leur campement, qui deviendra par la suite Andresiacum, Anderita puis « Andrésy ». Sous le règne de l’empereur romain Dèce (249-251), les Andéritiens, devenus alors polythéistes se convertissent à la fin du IVe siècle par saint Nicaise venu évangéliser les bords de Seine. En l’an 500, Clovis fait don de la terre d’Andrésy, par un acte royal à l’évêché de Paris, qui en assure protection et sécurité. Cette donation fut confirmée six fois de Charlemagne à Charles VII. Un diplôme de Chilpéric, en 710, est daté d’« Andresy ». Sous Inchadus (810-831), successeur d’Erchanrade Ier, eut lieu le 6 juin 829 le huitième concile de Paris où il fut décidé qu’Andrésy dépendrait de Saint-Germain-des-Prés. À partir de cette époque, les Andéritiens enterrent leurs morts à flanc de coteau, d’abord en pleine terre puis dans des sarcophages. En 1890, lors de la construction de la voie ferrée Argenteuil–Mantes, une nécropole de 492 tombes fut découverte. Certains sarcophages renfermaient bijoux, poteries et fragments d’habits. Ils sont actuellement conservés au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye ainsi qu’au musée archéologique du Val-d’Oise à Guiry-en-Vexin.Pendant tout le Moyen Âge, le bourg féodal fut très important. Il est en effet dans la liste des lieux où le roi se doit d’avoir un gîte. De petites fortifications ont été construites : quatre portes principales, où se tenaient les corps de garde, fermaient le village. D’autres portes non gardées étaient fermées par les villageois eux-mêmes à la tombée de la nuit, afin de préserver le bourg des pillards ou des animaux sauvages .Pendant la guerre de Cent Ans, le village fut occupé par les Anglais, de 1346 à 1423, jusqu’à sa libération par Charles VII en 1441. Pourtant lors du traité de Brétigny, en 1360, le parlement de Paris décide que la seigneurie d’Andrésy-Jouy-le-Moutier contribuerait pour une cotisation de 24 livres pour la délivrance du roi Jean. Les seigneurs Mathieu de Villette et Guy de Guibray furent chargés de percevoir la cotisation et de la faire parvenir au Trésor.À partir de 1450 environ, le village appartient à la famille de Lisle. Elle y possède un château (à l’emplacement du centre culturel). En 1592, Andrésy fut l’un des villages choisis pour tenir des conférences au sujet de la conversion de Henri IV. Le 7 décembre 1667, Joachim de Lisle, marquis d’Andrésy, seigneur de Boisemont, Puiseux et Courdimanche y mourut et y fut enterré. Son fils Charles de Lisle qui en hérita vendit la terre d’Andrésy au marquis de Louvois et au chapitre de Paris.
À la Révolution, Andrésy comprend encore Maurecourt. Le village possède un grand vignoble (341 hectares) et des terres cultivables (322 hectares) : on cultive alors les céréales, les pommes de terre, la vigne et il y a de belles prairies. On y recense 1 055 habitants. Le 4 juin 1791, une délibération du district de Saint-Germain-en-Laye détache Maurecourt du territoire d’Andrésy. De même, Denouval est séparé de Chanteloup et rejoint Andrésy. Trois ans plus tard, la ville voit ses portes détruites, les bâtiments et les terres sont vendus à M. Durupt-Baleine de Versailles.
À la fin du XVIIIe siècle, le château est détruit pour être reconstruit vers 1820 et transformé en maison de campagne. Il est ensuite transformé en manufacture d’articles de Paris, acquise par la municipalité en 1873, pour y installer la mairie, les services communaux, l’école des garçons, et en 1888, l’école des filles. En 1948, la bâtisse sera transformée en centre culturel.
En 1892, la gare d’Andrésy-Chanteloup est ouverte, puis deux ans plus tard, la halte de Maurecourt. La population parisienne profite de ces ouvertures pour voyager et découvrir les bords de Seine. Des restaurants, guinguettes s’y installent. Se développent alors de nombreuses infrastructures : les adductions d’eau, la transformation des lanternes de pétrole, et le téléphone en 1898. S’ensuit l’arrivée des premières automobiles. Parallèlement, la production agricole s’accroît : on y compte 203 exploitations agricoles. La vigne y est prédominante avec une production de 3 000 hectolitres par an. À partir de cette époque, de nombreuses célébrités viennent vivre dans la commune : Caroline Otero, actrice de variétés, l’écrivain Julien Green, le journaliste George Delamare.
Après la guerre, la population quintuple. En conséquence du découpage du département de Seine-et-Oise par la loi du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne, Andrésy fait partie du département des Yvelines depuis le 1er janvier 1968.
Ile Nancy
Située juste en aval de la confluence de l’Oise et de la Seine, elle est très étroite sur ces deux tiers amont, plus ou moins 100 mètres et s’élargit en aval (maximum de 230 mètres). L’île est presque entièrement boisée et constitue un espace naturel, n’hébergeant qu’une dizaine d’habitants. Elle n’est reliée par aucun pont ou passerelle à l’une des rives et l’on s’y rend grâce à un embarcadère. Au nord de l’île, le barrage-écluse d’Andrésy coupe le chenal Est de la Seine et à l’extrémité sud, un déversoir coupe lui le bras de Seine séparant l’île d’Andrésy de la pointe nord de l’île voisine de la Dérivation. L’île est ouverte au public de la mi-avril à début novembre.
L’île est le résultat de la réunion au milieu du XIXe siècle, pour faciliter la batellerie, de trois îles : l’île Nancy qui faisait face à la ville d’Andresy, l’île du Devant, en grande partie artificielle construite sous Colbert, et l’île d’en Bas, la plus en aval.