Arthies
Le site d’Arthies était habité lors de l’occupation romaine, car on a trouvé les restes d’une villa romaine lors de la construction de la déviation de l’ancienne route nationale 183 (actuelle RD 983). L’existence du village est attestée en 690, mentionné sous le nom d’Artegiæ dans le « Testament de l’inconnu d’Arthies ». Les seigneurs d’Arthies fondent une maladrerie au XIIe siècle, sous le vocable de saint Thomas. À la suite des conflits avec le duc de Normandie, un château fort est érigé. Il appartient aux Silly de La Roche-Guyon jusqu’à la Révolution française. La pierre meulière est exploitée avant le XVIIe siècle ; elle est pour l’essentiel envoyée à Paris, mais sert également localement pour les meules de moulin ou l’empierrement des routes. Sous l’Ancien Régime, Arthies relève du doyenné de Magny-en-Vexin, de l’archidiaconé du Vexin français à Pontoise, et de l’archidiocèse de Rouen. Au début du XXe siècle, le village est assez célèbre pour ses cultures de cerises. Le village est resté au XXIe siècle essentiellement agricole (grande culture céréalière). Arthies a été concernée par une forêt royale, l’une des rares n’ayant pas été conservée en France.
Le château
(inscrit monument historique par arrêté du 27 janvier 1948) :
Sa partie la plus ancienne est une maison forte à trois étages, édifiée vers 1430 par le seigneur local, de la famille de Théméricourt. Une tour pentagonale, puis octogonale se situe à gauche de la façade sur la cour et abrite l’escalier desservant les différents niveaux. Le manoir conserve une série de trois fenêtres à meneaux superposées à droite de la tour.
À la fin du XVe siècle, la seigneurie est vendue à la famille de Silly de La Roche-Guyon, qui y installe un capitaine et un intendant. Cette situation dure jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. C’est sous les Silly, au XVIe siècle, que sont construits la muraille d’enceinte avec sa porte fortifiée cernée de deux courtes tours et le colombier octogonal. Ils partagent comme caractéristique une façade en damier, faite de pierre de taille et de briques rouges, et due à l’influence de l’architecture normande. Les briques de 4 cm d’épaisseur et de 17 cm de long ont été cuites dans un four découvert en 1898, à 15 m du château. Les murs étaient à l’origine surmontés d’un crénelage caractéristique des constructions militaires du Moyen Âge. Le colombier conserve à l’intérieur ses boulins en brique. Sur la façade, le larmier était destiné à empêcher les rats et belettes d’accéder à la lucarne en bâtière.
Château de Villers-en-Arthies
Château construit au XVIIe siècle sur l’emplacement d’un édifice antérieur (fondations anciennes). Petit temple construit en 1790 par le comte Alexandre de Villers en souvenir de sa femme. Ce temple, de dimensions modestes et précédé d’un portique à ordre toscan, présente un caractère double, à la fois fabrique de jardin et monument funéraire.
Façades et toitures du château : inscription par arrêté du 20 juin 1945 – Temple du Vrai Bonheur, sis dans le parc du château (cad. A 1802) : inscription par arrêté du 18 mars 1999