L’Isle-Adam, bords de l’Oise 07 mars 2024

Pont du Cabouillet

Ce pont rappelle par son nom que l’on venait dans ce bras de l’Oise remuer la vase – la cabouiller – pour attirer le poisson en vue d’une bonne pêche. D’une longueur de 34,97 mètres et d’une largeur de 10,10 m, il relie l’île de la Cohue à la rive de L’Isle-Adam par trois arches en pierres. C’est sous ce pont que passait, avant 1866, le trafic fluvial. À cette époque les bateaux étaient encore tirés par des chevaux (le moteur thermique n’ayant pas encore fait son apparition). Ce passage se faisait avec de grandes difficultés, compte tenu de la courbe de la rivière à cet endroit. Aussi les compagnons de l’Arche, sous le commandement du maître de Pont, devaient entreprendre d’habiles manoeuvres, à l’aide de cordages, pour permettre le passage des bateaux sans risquer de heurter les piles du pont. Ces compagnons se plaçaient sous l’égide de Saint-Nicolas.

C’est le seul pont de L’Isle-Adam qui soit demeuré à peu près intact jusqu’à nos jours, à part les marques de cordes de halage sur ses arches. Il a malgré tout dû subir une restauration importante en 1663. Par suite des guerres, des inondations mais aussi du manque d’entretien, la voûte de la première arche, côté L’Isle-Adam, s’était effondrée. Il fallait, en outre, renforcer les culées, les piles et les avant-becs.

Le 14 juillet 1663, François Le Vau, ingénieur et architecte des bâtiments du roi Louis XIV, est chargé par arrêt du Conseil d’Etat, de la réparation des ponts de L’Isle-Adam. Dans ce but, il écrit au ministre Colbert et s’entend avec un entrepreneur, nommé Urbain Nion, sur un devis détaillé. Le marché est conclu le 28 juillet pour une somme de 21 690 livres pour l’ensemble des trois ponts de L’Isle-Adam. Les travaux qui devaient s’achever avant l’hiver de l’année en cours ne seront, en réalité, terminés qu’en janvier 1666 !
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle les ponts du Moulin, du Cabouillet et de la Croix étaient entretenus par l’hôtel de ville de Paris.

En septembre 1944, ce pont a failli être endommagé par le Génie américain. Celui-ci y avait arrimé les câbles d’une puissante grue qui tentait de relever provisoirement le tablier du Grand Pont, que les Allemands avaient fait sauter juste avant leur retraite.

Le samedi 27 septembre 2003, le député maire Axel Poniatowski, accompagné de François Scellier, président du Conseil Général, et de Roland Guichard, maire de Parmain, ont inauguré la restauration des trois ponts qui relient la ville de L’Isle-Adam à celle de Parmain. Ces travaux ont duré 9 mois. Les trottoirs ont été élargis et un éclairage public constitué de candélabres, de style ancien, attire les regards à la tombée de la nuit. Pour le pont du Cabouillet, classé par les Monuments historiques le 20 novembre 1936, un éclairage discret a été mis en place.

Esquisse du premier pas de danse

Cette statue, réalisée par la sculptrice Galia, a été inaugurée le samedi 27 septembre 2003. Elle est située en bordure de l’Oise face à l’espace culturel Michel Poniatowski à l’extrémité du chemin Pierre Terver, et proche du débarcadère.

« Je sculpte la pierre : granit, marbre, albâtre, serpentine, porphyre, onyx, travertin, grès, calcaire…S’emparer d’un bloc, se laisser guider par sa forme,son veinage, faire émergerdes volumes, amener sous les ciseaux :Fragment de corps,Nu, Amour, Maternité,Mouvement, Forme révée,Paysage, Bestiaire, voilà mon travail et je le fais avec passion. »    Suzel Galia

Église N-D de l’Assomption à Champagne sur Oise

L’église est connue pour l’architecture gothique élégante de sa nef, édifiée entre 1230 et 1240 environ sous l’influence des grands chantiers royaux parisiens. Sachant que saint Louis fonda lui-même une chapellenie dans l’église en 1239, il est permis de penser qu’il intervint lui-même dans la construction de l’église, dont les travaux s’étaient interrompus entre 1190 et 1230 environ. Les grandes arcades de la nef s’inspirent en plusieurs aspects du rond-point de l’abside de la basilique Saint-Denis, mais leur style reste traditionnel. Les parties hautes sont du meilleur style rayonnant ; le dessin des fenêtres hautes est emprunté de l’église basse de la Sainte-Chapelle ou de la cathédrale d’Amiens, et la façon dont elles sont réunies aux arcatures plaquées simulant le triforium fait l’originalité de l’église de Champagne-sur-Oise. Le transept et le chœur des années 11801190 sont également d’une architecture de qualité, même si l’exigüité du chœur peut étonner. Les parties les plus intéressantes sont les deux absidioles plus anciennes et encore empreintes du style roman, construites avec grand soin. La croisée du transept a été remaniée à la fin du XVe siècle dans le style gothique flamboyant, et ses piles ont été munies de frises représentant, outre des motifs végétaux, des animaux parfois fantastiques et des personnages effectuant des gestes de la vie quotidienne. L’élément le plus remarquable issu du remaniement est le tref sous l’arc triomphal, même s’il a perdu ses statues. L’église a été classée monument historique assez tôt par liste de 1862. Elle se trouve alors dans un état critique, et sa restauration à partir de 1870 a été trop radicale sur les parties extérieures, qui ont perdu leur authenticité. Le clocher gothique à deux étages de baies n’a heureusement rien perdu de son élégance. Richement décorée, léger et élancé, il compte parmi les clochers gothiques les mieux réussis du département.

Tref ou poutre de gloire

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